Dans ma perspective, qui est à la fois celle de l’enseignant en sciences politiques et de l’auteur débutant, il me semble qu’il faille cependant nuancer la question du rapport de la science fiction et du futur. Je pense qu’on peut argumenter que l’écriture de sf est un jeu très rigoureux consistant à faire varier consciemment des conditions considérées comme “normales” et donc non thématisées. Un exemple : à quoi ressemble le monde si personne ne vieillit.
Le concept d’avenir est ici le “deus ex machina” qui permet de donner de la crédibilité à ce qui est comme une variation éidétique des conditions de l’existence humaine.
L’analyse de telles variations n’est pas tant annonciatrice du futur que révélatrice de ce qui “gratte” (pour reprendre Wittgenstein) dans l’expérience quotidienne ou la société actuelle.
Un exemple : à l’époque de Frank Herbert, la question du rapport hommes/femmes et la relation entre sexe et pouvoir grattent incontestablement. D’où l’étonnante proximité entre les thématiques abordées dans son oeuvre et les problématiques développées par Marcuse…
Bref, à suivre.